Le trafic fluvial en Wallonie
Qui ne s’est jamais arrêté, au cours d’une balade le long de la Sambre, de la Meuse ou d’un canal, pour contempler une péniche ? Qui ne s’est pas arrêter près d’une écluse pour se laisse bercer par le ruissellement de l’eau ? Qui n’a pas rêvé d’embarquer à bord d’un de ces engins pour évoluer au rythme langoureux des mariniers, oubliant durant quelques jours la frénésie de la vie urbaine ? Vivre des moments de détente qui ont inspiré des cinéastes, des peintres et des poêtes…
Délaissons ces moments de poésie pour jeter un oeil sur l’aspect économique de l’activité. Le transport de marchandises en Wallonie est assuré à 84% par la route, 9% par le réseau ferroviaire et 7% par les voies navigables. On voudrait que ce soit plus, pour désengorger nos routes, en réduire la détérioration et en augmenter la sécurité.
Les autorités wallones font pourtant des efforts pour donner un coup de pouce à ce mode de transport. Selon nos sources, 80 millions d’euros seraient investis chaque année dans l’infrastructure contre 400 millions pour les routes. Un schéma stratégique d’investissement et de gestion 2020-2050 pour les voies hydrauliques a été élaboré. Il fixe le cap de long terme à suivre pour le réseau des voies hydrauliques wallonnes. Il s’agit ainsi de viser un réseau des voies hydrauliques durable au cœur de la Wallonie. Penser voies hydrauliques, ce n’est pas que penser navigation ou transport fluvial. Ce schéma d’un montant budgétaire d’environ 150 millions par an aborde l’ensemble des thématiques inhérentes à la gestion intégrale d’une voie hydraulique : le transport, la gestion des eaux, la mobilité, la gestion des actifs, l’environnement ainsi que des fonctions complémentaires comme l’hydroélectricité et le tourisme fluvestre. Le terme « fluvestre », issu de la contraction des mots fluvial et terrestre, désigne l’ensemble des activités touristiques et de loisirs se pratiquant sur et le long des fleuves et canaux. Ce tourisme fluvestre inclut donc de manière globale
un ensemble d’activités dont principalement la navigation de plaisance, les loisirs nautiques et le tourisme à proximité de la voie d’eau. Il est prévu de « préserver et maintenir le patrimoine classé et/ou d’intérêt touristique ». Dans ce contexte, il est regrettable qu’une des activités majeure soit abandonnée dans le Hainaut.
Les visites des ascenseurs à bateaux en danger !
Cet été, la province du Hainaut a annoncé qu’elle mettrait fin à son contrat avec l’asbl « Les Voies d’eau » qui organise les visites en bateau de ces ascenseurs. Les infrastructures touristiques emblématiques du site, dont certaines sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, seraient liquidées à partir du 31 décembre 2026 si une société privée ne reprend pas l’affaire. Le job de 58 personnes est en danger. Les différents sites ont accueilli 60.000 visiteurs en 2024. Luttons pour préserver cette activité qui met en valeur le patrimoine de notre région !

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